Les images antérieures
Présentation
Les images antérieures se propose d’observer la manière dont l’archive audiovisuelle, entendu au sens le plus large du terme, est utilisée par des cinéastes qui n’évoluent pas dans le cadre du documentaire historique conventionnel.
Ces pages en forme de notes élaborées furent écrites dans le cadre d’un atelier de l’unité cinéma de l’Ecole cantonale d’art de Lausanne, dont l’objet ou le prétexte était l’édition 2005 de Visions du réel, festival international du cinéma documentaire qui se tient annuellement à Nyon (Suisse) et dont nous remercions les organisateurs pour leur ouverture et leur disponibilité.
La riche réunion de films nouveaux que Visions du réel permet chaque année de connaître nous donna l’occasion d’explorer certains aspects d’un territoire auquel le festival Images (Vevey, Suisse) avait consacré deux colloques sous le titre générique «Imager le passé» (2002 et 2004), avec le soutien de Memoriav (Association pour la sauvegarde de la mémoire audiovisuelle suisse, Berne). En décembre 2015, Paolo Cherchi Usai (Senior Curator du département Moving Image au George Eastman Museum, Rochester, New York) s’adressa à des correspondants de langue allemande, espagnole, française, japonaise et suédoise pour savoir quels étaient les usages terminologiques respectifs désignant ce qui semble aujourd’hui être appelé de plus en plus généralement «film de found footage», après avoir été nommé «film de montage», «film d’archives» ou, en anglais, «compilation film».
En 1964, un petit livre, qu’il est bon de relire, traitait de cet engendrement: Films Beget Films. A Study of the Compilation Film de Jay Leyda (Hill and Wang, New York, 2ème éd.: 1971) – ouvrage non réédité, pas traduit en français, mais rapidement publié en RDA, par Henschelverlag, en 1967: Filme aus Filmen. Eine Studie über Kompilationsfilm. Pour répondre à Paolo Cherchi Usai, nous sommes retourné à notre texte de 2005, demeuré inédit. Réalisant qu’il gardait quelque pertinence, malgré son lien à un enseignement ponctuel et à un corpus de circonstance, nous avons profité de cette occasion nouvelle pour le publier.
On y verra que la question terminologique y est contournée à dessein grâce à l’expression «images antérieures», qui nous donne la latitude de décrire les usages les plus divers des images dites d’archives, sans avoir à les étiqueter en termes de genre ou de sous-genre.
rc / 26 janvier 2016