Cinémathèque suisse - site officiel

Nouveautés

Régulièrement, la Cinémathèque suisse enrichit son catalogue avec des films récents importants - remarqués ou récompensés dans les plus grands festivals mais qui n'ont pas trouvé de distributeurs suisses - ainsi qu'avec des films issus du patrimoine cinématographique mondial. Cette page présente les dernières nouveautés du catalogue de la Cinémathèque suisse disponibles pour les salles et ciné-clubs suisses.

Nouveautés - Films contemporains (sélection)

Marx può aspettare

Italie · 2021 · 96'
De Marco Bellocchio
Avec
Copie(s): DCP, Italien s-t. FR
Camillo est décédé en 1968 à l’âge de 29 ans. Près de cinq décennies plus tard, Marco Bellocchio, son frère jumeau, réunit toute sa famille pour un repas. Avec ses proches, il s’interroge sur ce frère disparu. Le cinéaste échange avec différents individus l’ayant côtoyé et reconstitue peu à peu les morceaux d’un passé aux multiples facettes, en jonglant avec les mots et les images retrouvées. «Faisant le lien entre les souvenirs qui refont surface, les dates marquantes de l’histoire contemporaine de l’Italie et les moments clés de la carrière cinématographique de Marco Bellocchio, cette histoire est révélatrice à bien des égards des obsessions typiques de l’Italie et de celles que le cinéaste a faites siennes dans son œuvre» (Laurent Garreau, www.avoir-alire.com, 2021).

Memoria

Colombie, Thaïlande, France, Allemagne
De Apichatpong Weerasethakul
Avec Tilda Swinton, Elkin Díaz, Jeanne Balibar
Copie(s): DCP, Anglais s-t. FR & DE
Une botaniste écossaise se rend à Bogota pour voir sa soeur malade. Pendant son séjour, elle est hantée par un bruit retentissant qu’elle seule semble entendre. Ses insomnies vont alors la pousser à retracer l’origine de ce son… Apichatpong Weerasethakul propose au spectateur une balade immersive et sensorielle dans la jungle colombienne et suit le voyage introspectif d’une femme, merveilleusement incarnée par Tilda Swinton. Une expérience cinématographique douce, lyrique et méditative où l’image et les sons s’interpénètrent. « Depuis combien de temps cela ne s’était pas produit ? Sortir d’un film en étant subjugué, perplexe, étonné, transfiguré, persuadé d’avoir vécu une expérience et d’avoir foulé des territoires inconnus, comme en apesanteur ou en hypnose » (Serge Kaganski, Transfuge, 2021).

Qui rido io

Italie, Espagne · 2021
De Mario Martone
Avec Toni Servillo, Cristiana Dell’Anna, Maria Nazionale
Copie(s): DCP, Italien s-t. FR
Le dramaturge et comédien Eduardo Scarpetta connaît une ascension fulgurante à Naples au début du XXe siècle grâce à ses pièces comiques. Grand provocateur, il sait séduire les foules avec des spectacles toujours plus suprenants. Mais lorsqu’il décide de parodier un drame du célèbre poète Gabriele d’Annunzio, le scandale est immédiat : les admirateurs de d’Annunzio le critiquent de toutes parts puis l’attaquent en justice pour plagiat... Toni Servillo, fidèle collaborateur de Mario Martone, prête ses traits à Scarpetta, dont il propose une interprétation survoltée. Des planches au procès, le film parvient à articuler le portrait romancé d’une figure clé de l’histoire culturelle italienne et la critique d’une bourgeoisie rétrograde, tout en interrogeant en creux les liens entre le théâtre et le cinéma.

Vitalina Varela

Portugal · 2019 · 124'
De Pedro Costa
Avec Vitalina Varela, Ventura
Copie(s): DCP, Portugais s-t. FR & DE

Dans l’obscurité somptueuse d’un quartier traversé d’ombres hiératiques, soudain le rouge de draps sanglants. Arrivée trop tard, Vitalina Varela n’a plus qu’à gérer les affaires de son mari défunt. Elle ne pleurera pour aucun malheureux: face aux hommes rongés ou déchus, elle s’attelle à rebâtir, plan après plan, mur après mur, contre la triste réalité d’une vie n’ayant pu se construire au Portugal sous un toit décent, le souvenir d’une solide maison commune au Cap-Vert.
Antoine Thirion

Vitalina Varela tire son titre du nom de son actrice principale, une Capverdienne qui, comme de coutume, joue une version fictive d'elle-même parmi les acteurs non professionnels de Pedro Costa. Déjà présente dans le précédent film du réalisateur, Horse Money, Vitalina y racontait comment son mari avait quitté son pays natal il y a près de 25 ans pour travailler à Lisbonne. Dans Vitalina Varela, la séparation est devenue définitive, Vitalina arrive finalement sur le continent trois jours après les funérailles de son mari. Pedro Costa fracture et élargit cet épisode pour nous placer fermement dans la vision stoïque de son héroïne, capturant sa force et sa résilience extraordinaires alors qu'elle navigue sur les traces physiques éparses de son mari; Vitalina en découvre la vie secrète et illicite.

Nouveautés - Films du patrimoine (sélection)

F for Fake

(F for Fake)
France, Iran, Allemagne · 1974 · 89'
De Orson Welles
Avec Orson Welles, Oja Kodar, Joseph Cotten
Copie(s): DCP, Anglais s-t. FR
Méditation d’Orson Welles sur l’art de l’illusion et l’illusion de l’art, où il évoque différents personnages ambigus: un faussaire en tableaux, le journaliste qui enquête sur ce dernier, le milliardaire Howard Hughes et Picasso lui-même. «Que Welles déguste un homard, parle de l’écroulement des civilisations devant la cathédrale de Chartres ou divertisse un enfant par ses tours de prestidigitation, il est égal à lui-même, c’est-à-dire génial. L’évocation de sa propre imposture radiophonique (La Guerre des mondes) est une pudeur de plus: il ne cesse ici de dresser son testament, avec orgueil, humour, bonhomie et un secret désespoir. A la fin, il propose un pari au spectateur hypnotisé... et le gagne, témoignant une suprême fois de sa totale maîtrise des moyens du cinéma» (Gérard Legrand, Dictionnaire mondial des films).
F for Fake

Mademoiselle Ogin

(Ogin-sama)
Japon · 1962 · 102'
De Kinuyo Tanaka
Avec Tatsuya Nakadai, Ineko Arima
Copie(s): DCP, Japonais s-t. FR

Au XVIe siècle, alors que le christianisme est interdit au Japon, Mademoiselle Ogin tombe amoureuse d’un samouraï chrétien. Quand ce dernier la repousse pour se consacrer à sa foi, elle se marie avec un autre homme. Des années plus tard, le guerrier qu’elle n’a jamais oublié lui avoue enfin ses sentiments. La jeune femme souhaite alors vivre sa passion librement, mais les persécutions contre les chrétiens font rage... «La beauté de la direction artistique et le casting prestigieux font de cette œuvre ample et émouvante une véritable splendeur et prouvent le niveau d’exigence atteint par la cinéaste. Mademoiselle Ogin, qui vit selon ce que lui dicte son cœur, est la dernière héroïne tragique filmée par Kinuyo Tanaka. Elle est aussi la plus flamboyante» (Pascal-Alex Vincent, Kinuyo Tanaka).

Ogin-sama

Nuit des femmes, La

(Onna bakari no yoru)
Japon · 1961 · 93'
De Kinuyo Tanaka
Avec Chisako Hara, Akemi Kita, Yosuke Natsuki
Copie(s): DCP, Japonais s-t. FR
En raison de lois conservatrices adoptées par le Japon à la fin des années 1950, la jeune Kuniko, ancienne prostituée, doit se réinsérer dans la société et trouve un emploi dans une épicerie à Tokyo. Lorsque son passé est découvert, elle subit les regards soupçonneux et hostiles de ses voisins et de ses clients...
Onna bakari no yoru

Ordet

Danemark · 1955 · 125'
De Carl Theodor Dreyer
Avec Henrik Malberg, Emil Hass Christensen, Birgitte Federspiel
Copie(s): DCP, Danois s-t. EN
Le film raconte l'histoire d'une famille rurale en 1930 et est considéré comme l'une des œuvres majeures sur la religion dans l'histoire du cinéma : le vieux fermier Morten Borgen a trois enfants. Le cadet, Johannes, ancien étudiant en théologie, a tendance à s'identifier à la figure de Jésus-Christ. Le reste de la communauté pense qu'il est fou. Mais Johannes parvient, grâce à la foi de sa nièce, à ramener à la vie sa belle-sœur et la mère de la petite fille morte à la naissance de son troisième fils. En accomplissant ce miracle, il permet également la réconciliation de deux familles et initie à la foi le père agnostique de sa nièce.