Seiler, le sixième mousquetaire du cinéma suisse
Alors que la Romandie découvrait un Nouveau cinéma suisse estampillé Tanner, Soutter et Goretta (le Groupe 5), un sixième cinéaste signait, du côté de Zurich, le renouveau alémanique à travers des documentaires qui allaient profondément marquer les spectateurs. En 1964 Siamo italiani, par exemple, fut le premier film à explorer notre regard sur les immigrés italiens et à creuser leur (difficile) réalité. Intellectuel engagé et lutteur infatigable, Alexander J. Seiler a par exemple eu l’idée, en 1989, de suivre les votations pour une Suisse sans armée. Tout comme il signait, en 1982, un portrait en creux, plein d’humour, de l’immense écrivain Ludwig Hohl. Nous sommes heureux d’avoir restauré ces deux films, et d’avoir pu contribuer à la réalisation de ce coffret DVD qui permettra de (re)découvrir le travail formidable de ce grand homme de cinéma.
Frédéric Maire

Le coffret DVD et son contenu
Parmi les œuvres d'Alexander J. Seiler, seuls Siamo italiani (1964) et Septemberwind (2002) existaient jusqu'alors en DVD. Grâce au travail de Werner Swiss Schweizer et de sa société de production Dschoint Ventschr, un coffret DVD a vu le jour. Il contient douze films du réalisateur, dont Palaver, Palaver et Ludwig Hohl bien sûr, mais aussi pleins d’autres fictions, documentaires et documents, tels que Der Handkuss (1979) ou Geysir und Goliath (2010). A noter également que le cinéaste a également participé à la réalisation de ce coffret qui sera présenté lors de son vernissage au Cinématogrtaphe le mercredi 15 janvier.

Alexander J. Seiler
Né le 6 août 1928 à Zurich, Alexander J. Seiler s’engage dans des études de littérature, de philosophie et de sociologie à Bâle, Paris et Munich. De 1953 à 55, il est journaliste de théâtre, critique de cinéma et critique littéraire à Bâle. Il obtient son doctorat de philologie en 1957, à l’université de Vienne. Auteur, réalisateur et producteur de films depuis 1961 (Seiler ET Gnant Filmproduktion, Zyklop Film), il poursuit une longue collaboration avec June Kovach et Rob Gnant, puis monte en 1971 une communauté de production avec Kurt Gloor, Markus Imhoof, Fredi M. Murer et Yves Yersin (Nemo Film). Parallèlement, il poursuit ses activités dans le domaine de la politique cinématographique suisse. Son film Siamo italiani (1964) a ouvert la voie à un nouveau genre documentaire, à la fois sociopolitique et esthétique. Il compte aujourd’hui parmi les réalisateurs suisses de films documentaires les plus importants. Palme d'or du court-métrage au Festival de Cannes (1963) et prix du cinéma de la Ville de Zurich (1990).

Pass à 12.- pour les deux séances. Apéritif offert entre les deux séances.