Prix du meilleur court métrage suisse en 2003
 avec Swapped, Pierre Monnard a aujourd’hui 
réalisé son premier long métrage de fiction: 
un film loufoque et haut en couleur qu’il viendra présenter en primeur au Capitole le 6 mai.

Passion des ordures et Suisse immaculée
"Lorsque je suis parti cinq ans étudier en Angleterre, mon regard sur la Suisse s’est transformé. Chaque fois que je rentrais à la maison, des singularités helvétiques auxquelles je n’avais prêté aucune attention jusque-là s’imposaient à mon regard d’expatrié. Tout y était si parfait que j’avais parfois la sensation physique d’évoluer au cœur d’une carte postale en mouvement. 
La propreté et l’entretien des petites localités, à l’exemple de Châtel-Saint-Denis, ma commune d’origine, m’apparurent dans toute leur splendeur. Des bancs publics reluisants aux parterres de fleurs manucurés des giratoires, tout m’incitait à la fascination. J'étais en présence d'un véritable décor de cinéma. A la même époque, je découvris dans la presse le désarmant portrait d’un inspecteur flegmatique de la voirie de Bâle. Très vite, il m’apparut qu’un tel personnage devait être au centre de cet univers que j’avais envie de filmer. Désireux d’en découvrir plus au sujet de ce curieux métier, j'effectuai un stage aux côtés de cet inspecteur en chef des poubelles.
 A bord de son véhicule de fonction (naturellement électrique), nous patrouillâmes dans les rues de la cité rhénane en veillant au bon respect 
des normes de recyclage et du traitement des ordures ménagères. Tels de fins limiers, nous contrôlions les centres de ramassage, les jardins d’agrément et les places de camping, multipliant les rencontres les plus incongrues 
et verbalisant les pourfendeurs de la loi sur la taxe poubelle.
 Durant mes travaux de recherches, un problème récurrent en marge 
du traitement des déchets éveilla ma curiosité: la syllogomanie. Un trouble
 où des personnes, atteintes du syndrome d’entassement compulsif, accumulent chez eux objets et ordures. Cette névrose peu connue, mais néanmoins répandue et qui peut représenter un réel danger pour celui
 qui en est atteint, trouva un écho particulier à l’univers de carte postale 
dans lequel j’évoluais. Je me suis alors dis que même si nous luttions pour faire régner la perfection, le chaos était toujours présent, muré derrière 
les façades proprettes des villas «Playmobil».
 J’avais ainsi trouvé mon histoire et, en compagnie du scénariste André Küttel, j’ai commencé à développer Recycling Lily, une comédie dramatique mettant en scène un inspecteur des poubelles qui tombe amoureux d’une entasseuse compulsive."
Pierre Monnard

Pierre Monnard
Pierre Monnard a grandi à Châtel-Saint-Denis, dans le canton de Fribourg. Après une licence en Lettres à l’université de Lausanne, il poursuit ses études en Angleterre à l’école de cinéma de Bournemouth, où il débute sa carrière de réalisateur avec ses courts métrages Swapped (2003) et Come Closer (2004). Couronnés d’un succès international en festivals, ces films ont remporté plus d’une vingtaine de récompenses, dont le Prix 
du cinéma suisse et un Léopard d’argent du meilleur court métrage à Locarno. Fier de cette reconnaissance, Pierre Monnard évolue ensuite dans les univers de la publicité et des clips musicaux. Entres autres artistes, il collabore régulièrement avec Calogero, Stanislas ou Grand Corps Malade. Il vit aujourd’hui à Zurich et Recycling Lily est son premier long métrage.

Sortie en salles le 7 mai en Suisse romande.


        

Mardi 6 mai à 20h30 au Capitole

> Recycling Lily de Pierre Monnard

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