Miscellanées Méliès (2)
A la mémoire de Madeleine Malthête-Méliès (1923-2018)
![]() |
Les documents
1.
— G. Méliès, « Les vues cinématographiques », Annuaire général et international de la photographie, Paris, Librairie Plon, 1907, pp. 1-14, pp. 362‑392, 41 ill., 25 p., PDF.
— Roland Cosandey, Jacques Malthête, Les Vues cinématographiques de Georges Méliès, (1907). Le texte et ses parages, 36 p., PDF.
2.
— Roland Cosandey, Georges Méliès et Claude Autant-Lara, printemps 1929. Une rencontre (presque) demeurée privée, 32 p., PDF.
— Georges Méliès, [Rapport à l’intention de M. Claude Autant-Lara], [mai ?] 1929, 10 p., Cinémathèque suisse, Fonds Claude Autant-Lara. PDF.
3.
— Roland Cosandey, Le dossier documentaire « MELIES, Georges » de la Cinémathèque suisse. Pour une histoire de la réception de Méliès en Suisse (1937-1954), et quelques autres considérations, 66 p., PDF.
— Norman McLaren, « Homage to GEORGE MELIES. Recorded on ¼’’ magnetic tape for the Second International Festival of Films of Tomorrow at Zurich, Switzerland, october, 1954, 3 p., Collection Cinémathèque québécoise, PDF.
4.
— Jacques Malthête, éd., L'homme aux cent mille images (1948). Georges Méliès vu par Paul Gilson et Nino Frank. Une édition critique, 34 p., PDF.
5.
— Roland Cosandey, Méliès dans DU (Zurich, 1952) – un « primitif moderne », 5 p. PDF.
- Eb. [Emil Birrer] « Die Eroberung des Nordpols. Ein Film von Georges Méliès aus dem Jahre 1912 », Du. Schweizerische Monatszeitschrift (Zurich), n° 2, février 1952, pp. 24-28.
En ligne : dx.doi.org/10.5169/seals-291370
6.
— Roland Cosandey, Jacques Malthête, Madeleine Malthête-Méliès, Méliès l'enchanteur, Paris, Hachette, 1973. Un livre et ses alentours. Index des noms propres et des titres de film, 39 p. PDF.
7.
— Jacques Malthête, Correspondance de Georges Méliès (1904-1937), 2014. Corrigenda, 1 p., PDF.
Présentation
1. Un texte majeur : Les vues cinématographiques, 1907.
Publié en 1907 dans l’Annuaire général et international de la photographie, Les vues cinématographiques de Georges Méliès est un texte qui connut de multiples éditions dès les années de l’après Seconde Guerre mondiale. Aucune ne permet pourtant d’appréhender cet écrit en connaissance de la riche iconographie choisie par l’auteur lui-même et rares sont celles qui reposent sur une transcription intégrale et fidèle.
Ce texte fondateur pour la connaissance de Méliès comme pour celle du cinéma des années 1900 est rendu pour la première fois accessible sous sa forme originale.
Une bibliographie de ses rééditions et de ses traductions en accompagne la mise en ligne, ainsi qu’une bibliographie des écrits publiés par Méliès de 1902 à 1914.
Nous remercions le Musée de l’Elysée, Lausanne, en la personne de Daniel Girardin, conservateur, qui a permis d’effectuer le scannage du livre en ses murs, et Maude Tissot, responsable des projets de numérisation, qui a opté pour une reproduction conservant, visuellement au moins, la matérialité de l’objet mis en ligne.
— G. Méliès, « Les vues cinématographiques », Annuaire général et international de la photographie, Paris, Librairie Plon, 1907, pp. 1-14, pp. 362‑392, 41 ill., 25 p., PDF.
— Roland Cosandey, Jacques Malthête, Les Vues cinématographiques de Georges Méliès, (1907). Le texte et ses parages, 36 p., PDF.
2. Méliès et Autant-Lara, année 1929
Les archives de Claude Autant-Lara (1901 – 2000) furent confiées à la Cinémathèque suisse grâce aux liens personnels qui s’étaient établis entre Freddy Buache et le cinéaste, grâce aussi aux soins que prit ce dernier de son vivant pour éviter que ses dessins, scénarios, projets, correspondance, ne reviennent un jour à cette France officielle qu’il vomissait.
Ceux qui ont réussi à lire La rage dans le cœur (1984) jusqu’au bout savent qu’en 1929, au moment où le jeune Autant-Lara préparait Faire un feu, il avait découvert, lui aussi, le vieux cinéaste oublié, et qu’il avait envisagé, lui aussi, de s’en faire le défenseur.
Les documents recelés dans la boîte 8 du Fonds Autant-Lara de la Cinémathèque suisse (cote CS 005) permettent de relater cette brève rencontre oubliée et d’analyser la vision qu’en donna Autant-Lara une cinquantaine d’années plus tard.
— Roland Cosandey, Georges Méliès et Claude Autant-Lara, printemps 1929. Une rencontre (presque) demeurée privée, 33 p., PDF.
— Georges Méliès, [Rapport à l’intention de M. Claude Autant-Lara], [mai ?] 1929, 10 p., PDF.
3. Oh la belle enveloppe !
La documentation sur Méliès rassemblée d’abord par les Archives suisses du film (Bâle), puis par la Cinémathèque suisse (Lausanne) tient dans une respectable enveloppe alimentée durant près d’un demi-siècle, au fil des circonstances.
Nous en avons tiré certaines pièces qui permettent de poser quelques jalons pour une étude de la réception de Méliès en Suisse, de signaler d’autres sources et surtout de proposer des pistes de recherches : les liens entre les fondateurs des archives bâloises et Méliès ; l’exposition Images du cinéma français au Musée des beaux-arts de Lausanne, montée en 1945 par Henri Langlois à l’invitation de l’Association des intérêts de Lausanne, ce qui la précéda et ce qui suivit; la célébration du pionnier par Norman McLaren à l’occasion 2e Festival du film de demain, Bâle (1954) ; la construction d’un Méliès avant-gardiste.
L’ensemble esquisse une histoire de la fortune critique de Méliès en Suisse entre 1937 et les années 1960 et si les documents sont en grande partie autochtones, les problématiques qu’ils permettent d’énoncer sont loin d’être confinées à leur territoire de production.
— Roland Cosandey, Le dossier documentaire « Méliès, Georges » de la Cinémathèque suisse. Pour une histoire de la réception de Méliès en Suisse, 1937-1954, 66 p., PDF.
— Norman McLaren, « Homage to GEORGE MELIES. Recorded on ¼’’ magnetic tape for the Second International Festival of Films of Tomorrow at Zurich, Switzerland, october, 1954, 3 p., PDF.
4. Méliès scénarisé
Lié à la célébration du cinquantenaire du cinéma en 1945, paru en 1948 dans la Revue du cinéma (nouvelle série), le scénario de Paul Gilson et Nino Frank, L'homme aux cent mille images, est resté à l’état de projet.
Le texte publié n’en représente pas moins est un des éléments importants de la fortune critique de Georges Méliès dans l’immédiat après-guerre, avec la première monographie consacrée au cinéaste, le Georges Méliès, mage de Bessy et Lo Duca (1945) - dont le pendant, Louis Lumière inventeur, paraîtra en 1948, selon une symétrie gravée dans le marbre commémoratif — , mais aussi avec les pages consacrées à Méliès par Georges Sadoul dans le tome 2 de l’Histoire générale du cinéma (1947), où l’on peut lire de larges extraits des Vues cinématographiques (1907).
Pourquoi vouloir en donner une édition critique ? Dans sa reconstitution inventive, astucieuse, pleine de cette fascination pour le merveilleux de la Belle Époque, dont Gilson, à l’instar d’un Romi, se fit le chantre dans ces années de l’après-guerre, L'homme aux cent mille images n’en est pas moins un documentaire. Il ne relève pas de l’imaginaire littéraire contrairement aux personnages du roman de Robert Brasillach, Comme le temps passe (1938), Modeste Epitomé, l’illusionniste qui tient boutique passage des Panoramas, et son confrère du passage de l’Opéra, ce Georges Meliès [sic] auquel la nouvelle invention a un peu tourné la tête, contrairement aussi au vieux cinéaste de l’Hugo Cabret de Selznick et Scorsese.
L’image que Gilson et Frank donnent de Méliès repose largement sur ce que l’on considérait alors comme un savoir historique, établi dès 1925 en une vingtaine d’années grâce au commerce direct avec le cinéaste, au gala Pleyel de 1929 et à ses retombées, aux livraisons du Nouvel art cinématographique de Maurice Noverre, à la remise en circulation d’une poignée de ses films dans les salles dites de répertoire et aux premières Histoires du cinéma.
En établissant la mesure de ce savoir, l’apparat critique proposé par Jacques Malthête fixe un horizon, établit une distance sans empêcher personne d’imaginer le film qu’aurait pu devenir le scénario de Gilson et Frank.
Celui-ci présentait une importante dimension anthologique et nous en rapprocherions volontiers le projet à l’indispensable coffret d’Arte Editions, Méliès, le Cinémagicien (1ère éd., 1997), qui contient le documentaire de Jacques Mény, La magie Méliès, et Une séance Méliès faite de quinze titres, commentés par Madeleine Malthête-Méliès.
— Jacques Malthête, éd., L'homme aux cent mille images (1948). Georges Méliès vu par Paul Gilson et Nino Frank. Une édition critique, 34 p. PDF
5. Lisez-vous DU ?
Méliès figurant en 1952 dans la prestigieuse revue culturelle zurichoise DU, ce sera sans doute pour beaucoup une surprise. Toutefois, le plus important n’est pas la mise au jour d’une source oubliée, mais ce qu’elle traduit de la figure de Méliès, dans le sillage de Bessy et Lo Duca pour la documentation, et, pour la vision, dans la continuité de l’interprétation de Méliès comme “primitif” qu’avait développée une génération de jeunes critiques dès la fin des années 1920.
La couverture de cette livraison de DU annonce d’ailleurs la couleur, puisqu’elle s’orne de la reproduction de Pour fêter le bébé (1903) du Douanier Rousseau. Et A la conquête du Pôle (1912) de s’insérer de manière quasi naturelle entre un ensemble consacré à la peinture dite naïve (Camille Bombois, Séraphine Louis, Louis Vivin…) et une anthologie de textes écrits par des auteurs dont on célèbre l’inculture créative. C’est ce naturel que nous interrogeons.
— Roland Cosandey, Méliès dans DU (Zurich, 1952) – un « primitif moderne », 4 p., PDF.
— Eb. [Emil Birrer] « Die Eroberung des Nordpols. Ein Film von Georges Méliès aus dem Jahre 1912 », Du. Schweizerische Monatszeitschrift (Zurich), n° 2, février 1952, pp. 24-28.
En ligne : dx.doi.org/10.5169/seals-291370
6. Quand votre grand-père se nomme Georges Méliès…
En 1973, paraissait la première biographie de Georges Méliès, qui demeure la seule en date.
Elle est signée Madeleine Malthête-Méliès (1923-2018), la petite-fille du cinéaste, qui avait vécu une partie de son enfance auprès de lui au château d’Orly et qui fut pendant une quarantaine d’années la cheville ouvrière du rassemblement et du rayonnement de l’œuvre de Méliès - et la providence de nombreux chercheurs.
Méliès l'enchanteur a connu plusieurs rééditions. L’ouvrage est dans toutes les bibliothèques, il est régulièrement consulté, et s’il est peu envisageable de le réviser, tant les études méliésiennes ont évolué depuis une génération, il sera désormais possible d’y circuler plus facilement grâce à l’index des personnes et l’index des films établis par Jacques Malthête.
Modeste et indispensable, cet outil dont l’édition française fait généralement l’économie, est précédé du récit d’une circonstance aussi rare qu’amusante : une non-visite à Méliès. Elle permet à son auteur, Jean-Pierre Liausu, d’évoquer sa rencontre, à Orly en été 1935, d’une jeune fille nommée Madeleine.
— Roland Cosandey, Jacques Malthête, Madeleine Malthête-Méliès, Méliès l'enchanteur, Paris, Hachette, 1973. Index des noms propres et des titres de film, 39 p., PDF.
7. Correspondance Méliès : corrigenda
La correspondance de Georges Méliès a fait l’objet de l’édition critique de deux importants ensembles de lettres. L’un complète les actes du troisième colloque Méliès (Cerisy-la-Salle, 25 juillet- 1er août 2011) :
— Jacques Malthête, Correspondance de Georges Méliès (1904-1937), in : André Gaudreault et Laurent Le Forestier (dir.), Méliès, carrefour des attractions, Rennes, Colloque de Cerisy, Presses Universitaires de Rennes, 2014, pp. 453-473.
L’autre a été publié dans les Miscellanées Méliès 1 :
— Jacques Malthête, « Les amis de la vérité historique ». Méliès et ses correspondants américains, Lauste, LeRoy, Crawford, 1927-1933, Documents de cinéma, Cinémathèque suisse, juin 2015, PDF, 125 p.
Pour compléter l’accès à cette source si importante pour la connaissance de Méliès, nous donnerons ici, fin 2019 si les travaux progressent bien, une édition critique des lettres de Maurice Noverre. S’il ne reste quasiment rien de la correspondance échangée durant la période de production de Méliès, ce qui subsiste des années suivantes, plusieurs centaines de lettres, éclaire la période de l’entre-deux-guerres et documente plus particulièrement, outre la vie familiale de Méliès, l’effort de reconnaissance entrepris par le cinéaste depuis le milieu des années 1920, avec le succès que l’on sait, et les liens qu’il conserva toute sa vie avec le monde de la prestidigitation.
Ce rappel pour introduire un petit corrigenda dont profiteront ceux qui ont sous la main les actes parus en 2014.
— Correspondance de Georges Méliès (1904-1937), 2014. Corrigenda, 1 p., PDF.
Un tel ensemble ne s’élabore pas sans la collaboration de nombreuses personnes et institutions. Elles sont dûment nommées là où intervient leur apport respectif. Qu’elles reçoivent ici un vibrant remerciement collectif.
Roland Cosandey, Jacques Malthête
Juillet 2018
Mis en ligne par Maud Kissling.
Les textes publiés par Documents de cinéma n’engagent que leur auteur.