Cinémathèque suisse - site officiel

RHV: deux cahiers en ligne

Eléments en ligne

> Vous avez dit « Vaudois » ? Une introduction, deux programmes, trois gloses, six notules et deux renvois pour y voir (un peu) plus clair

> Territoires du cinéma : une anthologie, novembre 2007, 40 p., pdf.

> Index des films nomenclaturés dans « Eléments d’inventaire d’un patrimoine cinématographique régional, 1896-1939», Revue historique vaudoise, 1996, pp. 199-239.

 

 http://www.cinematheque.ch//fileadmin/user_upload/Expo/rhv/rhv-couv-web.jpg

 

A propos des deux cahiers (1997, 2007)

Publiée par la Société vaudoise d’histoire et d’archéologie (SVHA), la Revue historique vaudoise a consacré à deux reprises l’essentiel d’une livraison annuelle au cinéma, confiant la conception du numéro et la réunion des textes à Roland Cosandey et à Pierre-Emmanuel Jaques :

- en 1996, sous le titre général de «Limite non-frontière: aspects du cinéma dans le canton de Vaud» (voir sommaire) ;

- en 2007, sous celui de « Histoires du cinéma. Territoires, thèmes et travaux ». 

On y ajoutera un aperçu historiographique intermédiaire :

- Roland Cosandey, «Ecrits sur le cinéma suisse : dernières nouvelles», Revue historique vaudoise (Lausanne), n°113, 2005, pp. 268-271.

A notre connaissance, ces ensembles constituèrent les premiers dossiers thématiques consacrés à l’histoire du cinéma par une revue historique suisse. Le premier fut remarqué à l’extérieur des frontières de son terrain de recherches, puisqu’il fut récompensé par le prix Jean Mitry que décernait alors l’Institut Jean Vigo (Perpignan).

La sortie de chacun de ces numéros fut marquée par un programme de projection à la Cinémathèque suisse, histoire de donner corps aux études et de remettre en circulation des films rarement montrés, même dans le programme des cinémathèques.

A chaque fois, un cahier de documentation inédite accompagna la séance, littérature grise pour les bibliographes, distribuée aux spectateurs et déposées dans quelques bibliothèques proches.

Comme la soixantaine de pages de ces deux cahiers n’ont rien perdu de leur validité, nous les mettons aujourd’hui en ligne dans Documents de cinéma, après relecture et légères retouches.

 

Le premier cahier
Vous avez dit "Vaudois" ? Une introduction, deux programmes, trois gloses, six notules et deux renvois pour y voir (un peu) plus clair, mars 1997.

L’édition du premier cahier est créditée à l’association Cinoptika. Celle-ci s’était constituée informellement, mais non sans programme, pour mener une exploration des helvetica conservés par la Cinémathèque suisse, en portant son attention sur des productions négligées jusqu’alors. Cet accent aboutit à la production d’une filmographie d’une centaine d’entrées, intitulées « Eléments d’inventaire d’un patrimoine cinématographique régional, 1896-1939» publiée dans la RHV 1996. On en trouvera l’index en pdf ici-même.

De cette recherche collective, qui enrichit la Cinémathèque d’un savoir nouveau sur certains aspects de sa collection, le résultat le plus fécond d’un point de vue restauratif et historique fut probablement la redécouverte du premier Ciné-journal suisse, produit par l’Office cinématographique de Lausanne (1923-1934), dont Reto Kromer allait entreprendre la sauvegarde dès 2000, d’abord au sein de la Cinémathèque suisse, puis comme prestataire de service (reto. ch, Ecublens, aujourd’hui AV Preservation by reto.ch LLC).

Le programme qui avait été envisagé par Cinoptika ne trouva par la suite qu’une seule réalisation effective, d’ailleurs annoncée dans le fascicule, une contribution à l’histoire des relations entre mouvement ouvrier et cinéma en Suisse, accueillie dans un ouvrage de mise au point historiographique :

- Cinoptika (Roland Cosandey, Gianni Haver, Pierre-Emmanuel Jaques, Felix Stürner, Olivier Moeschler, Christine Nicolier), «Cinéma et mouvement ouvrier : d'une source à l'autre», in : Brigitte Studer, François Vallotton (dir.), Histoire sociale et mouvement ouvrier. Un bilan historiographique 1848-1998). Sozialgeschichte und Arbeiterbewegung. Eine historiographische Bilanz, 1848-1998, Editions d'En Bas, Chronos Verlag, Lausanne, Zurich, 1997, pp. 187-222, 4 ill.

(Pour la RHV 1996, outre les chercheurs énumérés ci-dessus, Sylvie Fournier, Laurent Guido et Reto Kromer participèrent à la filmographie).

La documentation réunie pour accompagner les films projetés, eux-mêmes prolongeant telle ou telle étude parue dans la RHV et illustrant ainsi le chemin qui va de l’archivage à la remise en circulation des images, reste pour beaucoup la seule source d’information historique que l’on trouve aujourd’hui encore à leur sujet.

Par contre, plusieurs titres ont trouvé place entre temps dans l’édition d’archives en DVD, qui a commencé à fleurir dès le début des années 2000, et ils sont dès lors devenus communément accessibles.

- Lausanne, Eos-Film Bâle, années 1910

- Yverdon 1912, Lemania Film Genève, 1912

- La Suisse inconnue: La vallée de Lötschenthal, Burlingham Films Montreux, 1916

- La construction du plus beau cinéma de Lausanne le «Capitol», Office cinématographique Lausanne, 1928

figurent dans : Il était une fois… la Suisse. Images cinématographiques des années 1896-1934, Cinémathèque suisse, Lausanne, 2002, 1 DVD.

- La Cigale et la Fourmi, production BCM, 1933-1934, se trouve dans : Best of Swiss Animation. Bewegte Visionen – geträumte Grafik, Praesens-Film, Zurich, 2011, 1 DVD, 1 livret, 13 p., (Eva Küttel, Ursula von Keitz, éd.).

- Montreux 1900-1960. Une histoire d’image(s), Cinémathèque suisse, Lausanne, 2006 (Le cinéma des régions, n°1), 1 DVD, 1 livret, 32 p., (Roland Cosandey, éd.), contient

- Gandhi… en Suisse!, Office cinématographique Lausanne, 1931.

- Une histoire vraie, Charles Blanc-Gatti, Montreux Colorfilm, 1938.

Quelques films s’insèrent aujourd’hui dans des ensembles plus vastes et certains sujets apparaissent dans une autre perspective.

- [Traversée du Léman par l'aviateur Armand Dufaux], Gaumont, France, 1910.

La relation entre cinéma et aviation, telle qu’elle peut être étudiée à partir des copies conservées par la Cinémathèque suisse, a fait l’objet de programmes de projection, de relevé filmographique et d’études à l’occasion de la célébration du centenaire de l’aviation suisse en 2010.

Ces travaux sont accessibles en ligne, dans Documents de cinéma.

- La Suisse inconnue: La vallée de Lötschenthal, Burlingham Films Montreux, 1916.

Pour Frederick Harrison Burlingham (1877-1924), nous nous étions fondé sur la revue zurichoise Kinema pour établir une première filmographie de ce cinéaste-producteur capital pour l’histoire de la production suisse des années 1910.

Le périodique est toujours accessible en microfiches  à la BCU lausannoise et sous sa forme imprimées à la Bibliothèque nationale suisse; depuis 2012, elle figure également sur l’internet, ce qui ouvre des perspectives d’exploitation nouvelles :

Wolfgang Fuhrmann, Adrian Gerber, éd., Digitalisierte Branchenzeitschrift Kinema 1911–1919, 2012. http://www.film.uzh.ch/kinema

Une étude est venu donner un éclairage anglo-saxon sur la production de Burlingham :

Gerry Turvey, « Frederick Burlingham: Exploration, Mountaineering and the Origins of Swiss Documentary Cinema », Historical Journal of Film, Radio and Television, vol. 27, n°2, juin 2007, pp. 167-191.

- La construction du plus beau cinéma de Lausanne le «Capitol», Office cinématographique Lausanne, 1928.

Le lieu dont l’histoire a subi la plus spectaculaire des évolutions depuis 1997, c’est le cinéma lausannois Capitole, dont nous proposions alors une documentation « programmatique » arrêtée au mois de mars 1997.

Rachetée en octobre 2010 par la Ville de Lausanne, la salle de l’architecte lausannois Charles Thévenaz, inaugurée le 28 décembre 1928, a été confiée à la Cinémathèque suisse

- Gandhi… en Suisse!, Office cinématographique Lausanne, 1931.

Sur la conférence tenue au Victoria Hall, le 19 décembre 1931 (Gandhi en Suisse, plans 33-35), on trouvera des témoignages éclairant le milieu pacifiste qui accueillit Gandhi dans :

Roger Durand, éd., Genève et la paix, acteurs et enjeux. Trois siècles d'histoire. Actes du colloque historique tenu au palais de l'Athénée, les 1-2-3 novembre 2001, Association "Genève : un lieu pour la paix", Genève, 2005,

voir : Verdiana Grossi, « Penser à la paix : repères historiques et enjeux actuels », p. 28 (sur Camille Drevet, organisatrice de la conférence) ;
Catherina De Ligt-Van Rossem, « Les années genevoises de Bart de Ligt, 1883-1938 », p. 403.

Signe que le rapprochement des domaines historiques est long à se faire, on s’étonnera de voir que nonobstant les informations inédites rassemblées en 1997 sur la conjonction exceptionnelle des moyens d’information qui donnèrent un si grand écho écho à la présence de Gandhi en Suisse – presse écrite et illustrée, radio, cinéma - et malgré la disposition du film en dvd dès 2006, une publication comme Romain Rolland et la Suisse (Etudes de lettres, n°3, 2012, Alain Corbellari, éd.) ne semble rien en savoir ; on y désigne même comme « un certain Juillard » Robert Jaquillard, le chef de la Sûreté vaudoise, dont les inspecteurs en civil chargés de surveiller les mouvements de Gandhi sont visibles dans le film (op. cit., p. 35).

Par contre, enrichissant notre documentation, la revue nous apprend l’existence d’une relation par Charles Baudouin, dans son Carnet de route inédit (Bibliothèque de Genève), de la visite qu’il fit entre le 6 et le 11 décembre à Gandhi et Rolland, dans la pièce où Oskar Schlemmer réalisa deux portraits photographiques des deux hommes. Comme on le verra, ni le lieu, ni la rencontre elle-même ne figurent dans le film, le plan 31 s’y substituant pas un bref portrait filmé en buste de Romain Rolland seul, devant la maison.

Voir Antoinette Blum, « Un disciple militant et son maître : Charles Baudouin et Romain Rolland », op. cit., pp. 60-61.

 

Le second cahier
Territoires du cinéma : une anthologie, novembre 2007.

Le second cahier prolongeait les contributions de la RHV 2007 par un programme plus composite qu’en 1997.

Nous en soulignerons ici la part qu’y prit la télévision dans le prolongement des contributions de Gérald Cordonnier et d’Olivier Pradervand : film produit par la TSR, archives des actualités lausannoises du Cinéac (RTS) et représentation des débuts de la Télévision en Suisse romande par le Ciné-journal suisse.

Signalons que l’Université de Lausanne, dans le cadre d’une approche en termes de « dispositif », a publié récemment un important recueil de travaux internationaux consacrés à diverses formes de télé-vision :

- Anne-Katrin Weber, Mireille Berton (dir.), La télévision du Téléphonoscope à YouTube. Pour une archéologie de l’audiovision, Ed. Antipode, Lausanne, 2009, 384 p.

Pour en rester à notre définition territoriale (et restrictive !), relevons-en ici trois contributions :

- Gérald Cordonier, « Une guerre des ondes autour de l’arrivée de la télévision en Suisse, entre craintes sociales et défense spirituelle du pays » ;

- Olivier Pradervand, « Télévision et médecine: sur une expérience de télédiagnostic » ;

- Anne-Katrin Weber, « La télévision projetée. L’Eidophor à l’École polytechnique fédérale zurichoise, 1939-1948 ».

A propos de Charles-Georges Duvanel, dont Raison d’être. Images de la vie quotidienne (1943) figurait au programme, rappelons que les recherches de Pierre-Emmanuel Jaques sur ce cinéaste et plus généralement sur la place économique, esthétique et culturelle occupée par le film de commande dans notre cinéma jusqu’aux années 1960 ont abouti à une publication de référence, Schaufenster Schweiz, co-signé par Yvonne Zimmermann et Anita Gertiser (Limmat, Zurich, 2011).

Enfin, rectifions la légende d’une image figurant à trois reprises dans la RHV 2007, sur la couverture, en page [2] et en page 131.

Au premier plan, de trois quarts, la personne tenant la caméra n’est pas Claude Champion, mais Claude Stebler (1939-2011), peintre en lettres de formation (Montreux), caméraman de Pluies de l’été (Claude Champion, 1963) et de quelques uns des films produits par Milos Films, réalisateur lui-même (Miroir de Venise, 1964), puis caméraman, directeur de la photo et réalisateur à la Télévision suisse romande.

La datation de l’image est incertaine. D’après Claude Champion, que nous remercions de ces informations, la photographie se situerait plutôt avant le tournage de Quatre d’entre elles (1968) ou du temps de la préparation du film.

La caméra est une Beaulieu 16 mm à ressort, Quatre d’entre elles ayant été tourné en 16 mm, puis gonflé en 35mm pour la diffusion, par les soins de Claude Champion, dans les laboratoires de Cinecittà à Rome, grâce aux contacts de Renato Berta.

Stebler apparaît aussi sur une deuxième photographie, reproduite p. 133 sans que son nom soit donné, prise lors du tournage de l’épisode de Quatre d’entre elles réalisé par Francis Reusser, Patricia. Le lieu : les escaliers de la Cathédrale, à Lausanne. A l’arrière-plan sur la gauche : Michel Contat ( ?) ; portant casquette : Francis Reusser ; penchée sur le script : Madeleine Fonjallaz ; fixant un objectif sur la caméra : Claude Stebler ; de profil, assurant le trépied : Claude Champion.

La progressive mise en ligne de quotidiens romands nous permet de renvoyer aisément le lecteur à un article de M. Béguin, signature de Micheline Landry-Béguin (Micheline et Freddy Landry allaient créer le groupe Milos-Films avec les réalisateurs de Quatre d’entre elle). Elle y fait le bilan du cinéma suisse à l’occasion de la programmation hebdomadaire proposée par la Cinémathèque suisse à l’Exposition nationale. Stebler, alors à ses débuts, y figure en bonne place :

- M.[icheline Landry-] Béguin, «Le cinéma suisse», L’Impartial (La Chaux-de-Fonds), 11 mai 1964, p. 2

http://doc.rero.ch/lm.php?url=1000,25,16,19640511.pdf

 

 

Roland Cosandey, janvier 2013

 


Les numéros de 1996 et de 2007 de la Revue historique vaudoise peuvent être commandés sur le site de la SVHA.

Pour le numéro de 1996, il faut demander de l’accompagner du tiré-à-part :

Errata et index des titres de l’inventaire filmographique, 15 p.
On en trouvera ici-même la partie indexant la filmographie vaudoise.